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course de côte de saint-germain sur ille - Page 3

  • LES SPECTATEURS SONT SYMPAS

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    Dans une note récente, Ludovic Rougier évoquait l’aide apportée par un spectateur à Didier Pironi le soir de l’AGACI 300 1982. Au moment de quitter le circuit, Didier s’était aperçu qu’un pneu de sa Golf GTI était à plat et qu’il n’avait pas de cric. Un spectateur, lui aussi propriétaire de Golf, avait gentiment proposé de lui changer sa roue.

     

    En course auto, les spectateurs sont sympas. Ancien pilote amateur et moi-même spectateur assidu, je l’ai constaté à de nombreuses reprises. Beaucoup de gens sont franchement très gentils, et pas seulement avec les grands pilotes que tout le monde connaît.

     

    Quelques exemples pour illustrer cette affirmation qui ne relève ni des effets d’un produit euphorisant, ni d’une naïveté soudaine. Je vous assure que je sais pousser des coups de gueule quand quelque chose ou quelqu’un me révolte dans le monde du sport auto ou ailleurs.

     

    Le premier souvenir de gentillesse dans le sport auto que je citerai remonte à 1976, le jour de la Course de côte des M d’Avranches. J’ai 21 ans, je suis encore étudiant, et je suis engagé à ma troisième course. Les deux premières ont été le slalom d’Avranches et la Course de côte de Saint-Germain sur Ille auprès de Rennes. Je cours avec une Opel Ascona 19 SR groupe 1 avec laquelle je roule au quotidien. Une vraie voiture de série. Le moteur développe 90 cv. La préparation se limite à4 amortisseurs de Carbon pistes et aux accessoires de sécurité : l’arceau, les harnais, le coupe-circuit, l’extincteur, les attache-capots. Je dispose tout de même de 4 slicks que j’amène dans le coffre les week-ends de course. Une fois arrivé, je monte moi-même les jantes équipées de slicks à la place de celles chaussées de pneus de tourisme. Je n’ai pas de plateau (de toute façon, je roule et je cours avec la même voiture) et je ne me suis pas encore organisé avec les copains qui mettront en place une superbe assistance avec des moyens plus que raisonnables les saisons suivantes.

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     J’arrive à Avranches le dimanche matin. Je n’ai pas pu venir le samedi ; je passais un écrit de droit civil qui comptait pour les examens de licence. Je gare l’auto sur un parking et je commence à changer mes roues. Un gars un peu plus jeune, 18-19 ans, engage la conversation. Personne ne me connaît. Échappement et Ouest-France n’ont encore jamais parlé de moi. Avec mon Ascona, je ne risque pas d’aller chercher les Christian Galopin, Christian Rio (Alfa 2000 GTV), Fabrice Malherbe, Didier Calmels (Triumph Dolomite), qui se battront pour la victoire de groupe avec quelques autres pilotes aguerris et bien équipés. Mon interlocuteur propose spontanément de m’aider à monter mes jantes équipées de slicks. J’accepte bien sûr. Je pars aux vérifs, puis je me présente sur la ligne de départ pour effectuer mes montées d’essais. Mon interlocuteur va se placer au haut du tracé, dans les fameux M qui font le charme du tracé, un enchaînement où les pilotes prennent de gros appuis.

     

    Nous nous reverrons à midi, puis après les montées de course, car mon nouveau copain viendra me rejoindre au terme de la course pour m’aider à remonter mes pneus de route ! Je lui offrirai un pot avant de partir, mais il tiendra à remettre sa tournée. Un gars vraiment sympa dont la gentillesse totalement désintéressée m’a fait plaisir ce jour-là.

    ***

    Un autre souvenir un brin humoristique. Trois ans plus tard, je prends le départ du rallye de Touraine. Je cours en Golf GTI depuis 1977. J’ai remporté des victoires de classe en course de côte, la voiture est bien préparée, je la tracte sur un plateau, et des copains me font l’assistance. Je pense avoir bien reconnu. Seul souci, le dimanche matin, il tombe des cordes. Mon navigateur et moi sommes un peu inquiets de ce qui nous attend. Au départ de la première spéciale, j’essaie de conduire propre. Nous voyons quelques autos dans les talus et les champs, ce qui n’incite pas aux folies. Pourtant, nous revenons sur la Kadett GTE qui est partie devant nous. Je l’ai en visuel, je suis à 100 mètres, 50 mètres… Le gars prend plus de risques. Moi aussi. Si je reviens comme ça, c’est bon signe, je vais être bien au groupe, même si je ne rêve pas de taper Clarr qui va dominer les débats. Bernard, un copain mordu de sports mécaniques que j’ai connu au service militaire l’année précédente et qui monte pour la première fois dans le baquet de droite m’annonce un 90 gauche et répète l’annonce, histoire de me rappeler qu’il est temps de freiner. C’est déjà et ça restera son truc à Bernard quand il pense qu’il faut calmer le jeu. Il répète les notes. Par exemple, « droite moyen se referme, se referme beaucoup, se referme beaucoup, beaucoup … » Mais l’excitation du pare-choc arrière de la Kadett GTE et la perspective de lui faire signe d’ici un deux virages par un appel de phares bien senti que je veux passer l’emporte sur la sagesse de mon pote dans le baquet de droite.

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    Mais voilà, sur la route que pluie et boue rendent glissante comme une patinoire, je perds l’avant au freinage. Je tire tout droit dans une entrée de champ. J’enclenche la marche arrière, j’accélère, et il ne se passe rien, si ce n’est que les roues motrices s’enfoncent dans le sol… Pas longtemps. Trois costauds arrivent en courant. Avant que nous n’ayons eu le temps de dire quoi que ce soit, ils sont devant la voiture et la poussent vers la route. Et là, je fais une bêtise. Avant d’être sorti du champ, alors qu’un autre spectateur me fait signe que la voie est libre, j’accélère, et je projette un nuage de boue sur nos sauveurs. Aucun signe de mauvaise humeur de leur part, au contraire, ils rigolent et nous font signe de foncer.

     

    Lorsque nous repasserons à ce virage de la spéciale, nous verrons que leurs cirés sont couverts de boue, mais ils nous applaudiront et nous adresseront des signes d’encouragement. Encore des gars super-sympas !

    ***

    Dernier exemple pour aujourd’hui, la Course de côte de Saint-Germain sur Ille 1980. A cette époque, il existait une tradition avant cette épreuve. De nombreux pilotes, dont moi, venaient rouler sur le tracé avec les voitures de course un soir de la semaine précédant la course. La coutume enchantait certains riverains car elle générait une belle animation. Elle excédait quelques grincheux obnubilés par le bruit et la sécurité routière. Tout se déroulait pourtant dans le souci de la sécurité optimale car les riverains du circuit faisaient la circulation, indiquant à l’entrée des virages si nous pouvions passer à l’attaque et en trajectoire ou s’il fallait ralentir à cause de voitures de tourisme arrivant en sens inverse.

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    Le soir où je suis allé tourner, une bande de jeunes de la commune est venue me voir au moment où je descendais ma voiture du plateau. Ils aimaient la compétition et ils s’y connaissaient en course de côte car le frère de l’un d’eux courait dans cette discipline sur une Simca 1000 Rallye 2 groupe 2. Je les ai amenés comme passagers chacun à leur tour durant ces essais que je qualifierai de « libres ». Puis ils ont tenu à m’offrir un pot avant que je ne reparte. Le dimanche, jour de la course, ils sont revenus me voir et je les ai sentis supporters sincères et enthousiastes. Encore un souvenir sympa qui conforte ce qu’affirme Jean-Luc Pailler, « on n’a que de bons souvenirs en course automobile » !

     Thierry Le Bras

  • SOUVENIRS DE COURSES DE CÔTES BRETONNES EN 1973

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    Raymond Touroul et sa nouvelle Porsche Carrera RS à Saint-Gouëno.

    Le début d’une connivence entre l’homme et la machine qui se poursuivra dans de nombreuses disciplines à la conquête d’un palmarès exceptionnel

     

    Au début des années 70, les courses de côtes étaient nombreuses dans l’Hexagone. Si cette discipline a malheureusement beaucoup régressé aujourd’hui et que de nombreux pilotes amateurs lui préfèrent le rallye régional ou le rallycross, la plupart des passionnés qui s’adonnaient à la compétition sans en faire leur métier s’engageaient en côte. D’ailleurs, les voitures de tourisme et de grand tourisme, du groupe 1 au groupe 4 voire au groupe 5, permettaient généralement de courir aussi bien côte qu’en rallye ou en circuit.

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    Saint-Germain Sur Ille

    Les grosses Américaines comme les Chrysler Hémicuda et Barracuda n’aimaient que leurs pilotes sollicitent leurs trains avant. Un gros appui sur l’avant se terminait souvent mal. Mais elles faisaient parler la cavalerie sur les tracés rapides.

     

    La Bretagne comptait quelques jolis tracés. Je citerai d’abord Saint-Germain Sur Ille auprès de Rennes parce que ce fut la première course de côte à laquelle j’ai assisté quand j’étais adolescent, parce que j’ai ensuite adhéré à l’Écurie Bretagne qui l’organisait, et aussi parce qu’elle fut le cadre de ma première victoire de classe quand j’ai commencé à courir. Seul défaut de Saint-Germain, un tracé un peu court qui ne comprenait que quatre virages. Mais l’accueil des habitants et du public était toujours très chaleureux. Je n’oublierai pas Saint-Gouëno et Bais Montaigu, des tracés qui ressemblaient à des spéciales de Rallye, ni Pluméliau et Landivisiau.

     

    Voici quelques photos que j’ai prises en 1973 à Saint-Germain Sur Ille et à Saint-Gouëno.

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    Cette année-là, Gérard Larrousse avait remporté le groupe 1 au Rallye de Monte Carlo au volant d’une Alfa Roméo 2000 GTV. Le coupé Bertone faisait figure d’épouvantail dans la classe 2 litres.

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    Pouteau, l’homme aux BMW à Saint-Gouëno

     

    Très rapide, Pouteau au volant de cette superbe BMW 2002 groupe 2. Avec leurs ailes élargies et leurs moteurs qui respiraient la rage et la puissance, les grosses voitures du groupe 2 assuraient un beau spectacle. La 2002 n’était pas spécialement facile à amener, mais entre de bonnes mains, elle se révélait très efficace.

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    La Berlinette groupe3 à l’assaut des Porsche

     

    L’Alpine Berlinette groupe 3 fait partie du patrimoine sportif français. En 1973, sa version groupe 4 imposait sa loi sur les routes du championnat du monde des rallyes. Mais de nombreux amateurs l’engageaient aussi dans toutes les disciplines. Raymond Touroul reconnaissait que quand il venait en Bretagne avec sa Porsche, il fallait toujours qu’il se défonce pour devancer les meilleures, notamment celle de Pierre Desilles.

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    A cette époque, les motos participaient à la fête

     

    Les sites de courses accueillaient souvent le même week-end une course de côte automobile et une course de côte moto. Les motos roulaient le samedi matin et le dimanche matin et elles laissaient les autos limer le bitume l’après-midi. Parfois aussi, les motos couraient le samedi et les autos le dimanche.

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    Préparation du Grand National Tour Auto

     

    En 1973, le Grand National Tour Auto s’élançait de Dinard. Une belle épreuve qui verrait la victoire de l’équipage breton de l’Écurie Bretagne Claude Pigeon – Alain Gadal qui se partagèrent le volant de cette Porsche groupe 3. Quelques semaines avant le départ, Alain Gadal se met l’auto en main sur le tracé de la Course de côte de Saint-Gouëno.

     

    Il ne s’agit que d’un échantillon de ma photothèque. D’autres images suivront bientôt. En attendant, je vous invite aussi à voir ou revoir une note sur le Grand National Tour Auto en ligne sur ce blog :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/05/25/ambiance-grand-national-tour-auto-1973.html

     

    Texte et photos

    Thierry Le Bras